mardi 8 novembre 2016

Sur la piste des BPF de l'Est...



(BPF = "Brevet des Provinces Françaises", sorte de jeu de piste cyclotouriste de la Fédération Française de Cyclotourisme : 6 sites préétablis sont à visiter par département)

Le 20 septembre, après notre rando-vélo franco-allemande, retrouvant le camping-car nous continuons nos pérégrinations dans ce quart Nord-Est de la France ; encore des balades à vélo, mais avec étape au "camion" !
Profitant de cette opportunité, je vais chasser les BPF des confins du pays.
Quitter la tranquille habitude de rouler en terrain protégé et peu vallonné pour retrouver les conditions normales de route : montées, descentes et dans ces régions, les montées sont plutôt raides…
La route de Dabo depuis Savernes passe par le col de Valsberg (652m) ;

dans la descente, le rocher de Dabo se découpe sur l’horizon, dominé par une chapelle et desservi par une route en colimaçon !


Dans le pays de Bitche, Phillipsbourg et Obersteinbach, villages-rues dans des vallées parallèles à la frontière allemande. Dans ce dernier village, tout est fermé aujourd’hui (mercredi 22 septembre) ; je ne trouverai un tampon qu’à l’écart, dans une ferme-fromagerie-équitation - gentillesse et curiosité !



Toujours à l’Est, entre Sarrebourg et Metz, Marsal est d’une approche plus tranquille dans son vallon bocagé en marge du parc de Lorraine et de la région des étangs. Cité fortifiée depuis le XIIe, Marsal (comme son nom l’indique) s’est développée autour de l’exploitation du sel depuis la période Néolithique – la grande porte de France (Vauban) nous rappelle un peu l’architecture d’Arc et Senans.



Entre Belgique et Longwy, je découvre Longuyon, son passé métallurgique et ferroviaire avec l’Office de Tourisme installé dans l’ancien wagon d’un grand train descendant vers le Sud… tout un symbole !



Très près de la frontière belge, Avioth pointe les flèches de sa basilique gothique sur les champs alentours, avec la singularité architecturale d’une "recevresse", mini portail finement ciselé en avant de l’entrée principale.
 

















Et puis, à la sortie de Charleville-Mézières, il y a la Meuse et sa vallée bien aménagée pour le cyclo, avec les sites BPF de Monthermé


et de Fumay, pays d’ardoisières et de forêts profondes dont le bois a servi aux hauts-fourneaux et aux fours des verriers.

La Semoy, cet affluent de la Meuse descend des Ardennes belges.



Elle arrose, parmi ses beaux méandres, Les Hautes Rivières, petite cité qui a connu des heures de gloire avec la confection de clous…


Quittant les frontières, Verdun et sa région nous plongent dans l’histoire contemporaine et sanglante de la première guerre mondiale. 


                                                                                  Verdun, bords de Meuse
Que de cimetières, de monuments aux morts ! parmi eux, on y rencontre aussi le souvenir d’écrivains célèbres comme Louis Pergaud ou Alain Fournier… 


les BPF deviennent randonnées de la mémoire. 
A Douhaumont et son ossuaire d’abord, 

puis à Montfaucon d’Argonne où l’immense mémorial américain domine le plateau.


Plus à l’Ouest, Grandpré, ancien fief des ducs de Joyeuse est maintenant un peu triste d’allure derrière ses façades de briques émaillées…

                                     église fortifiée, sur la route, à St Juvin
Pour clore ce chapitre BPF d’automne, Verzy en pays rémois, parmi les vignes et crus célèbres de Champagne…

                                                         moulin et phare de Verzenay

Et, sur notre route de camping-car, quelques enseignes à Hautvillers, près de Reims.






Et pendant tout ce temps, Françoise, comme à son habitude, "chasse" les ours…  
                               http://lacabornedelourse.blogspot.fr/
    



dimanche 16 octobre 2016

A Vélo entre Rhin, Moselle et Sarre



RHIN – MOSELLE - SARRE
     ... Et Canal de la Marne au Rhin

Mercredi 7 septembre à Gondrexange…
-      Où ?
– Gondrexange ! à l’intersection du canal de la Marne au Rhin et du canal des Houillères, tout près de la ville de Sarrebourg, là-haut, vers le Nord-est…


A 9h15 les vélos sont chargés – relativement légers – pour une douzaine de jours, nuitées en hôtel. Départ cap à l’Est, vers Strasbourg.


Petites routes vallonnées, un vieux canal et ses 17 écluses du "vallon des Eclusiers",  un très beau début de parcours le long de cette voie d’eau, maintenant désaffectée, remplacée par un ascenseur à bateaux près de Lutzelbourg (tampon "BPF" en prime - BPF = Brevet des provinces françaises, une sorte de jeu de piste de la Fédération Française de Cyclotourisme).



Brumath sera notre première étape, après une rapide traversée de Saverne (autre BPF !).
Par le canal nous sommes rapidement à Strasbourg, devant le Conseil de l’Europe…



 Plus loin, les locaux d’ARTE où "on" me regarde avec un drôle d’air quand je montre le carton BPF à tamponner…
En quittant la ville par la fraiche forêt de Robertsau, nous délaissons les bords du Rhin pour des petites routes qui traversent les villages alsaciens, aux maisons si typiques, avant d’arriver à l’étape de Seltz.


Deux jours à Seltz, l'occasion de traverser le Rhin pour visiter Rastatt – et y "chasser"… un ours.


  
Samedi, vers le Nord, nous retrouvons les bords du Rhin et la frontière.




Après les champs de maïs qui dissimulent les bords du fleuve, le parcours devient très agréable : digue en zone boisée et marécageuse :

A Lingenfeld, but de la journée, nous savourons notre première bière allemande !
La  route de Speyer, est comme hier, bien ombragée et assez éloignée du Rhin. 
Une très grande cathédrale d’origine romane (XIe) domine la ville, mais nous sommes dimanche, il faut attendre la fin d’un long office pour visiter… 
La route est encore longue alors nous continuons par les jardins de la cathédrale…


Pique-nique "nature" au bord du fleuve, face aux usines de Mannheim (toujours ce mélange nature-industrie). 


Contournement, en milieu naturel, du secteur industriel de Ludwighafen, quelquefois même sans asphalte, des prés, des vaches sur fond de fumées d’usines.


Arrivée à Worms, vélos rangés à l’hôtel, balade en ville, fortifications, cathédrale gothique et… terrasse !


Si nous sommes arrivés par le côté forestier, nous en partons  par le versant industriel…  puis la digue, mais pas le fleuve !
Sur une colline dominant le Rhin, la cité médiévale et viticole  d’Oppenheim  présente la particularité d’être construite sur tout un entrelacs de caves, étudié comme système de défense.


  
Nous arriverons au cœur de Mayence par les bords du Rhin, quais de promenade pour la population.
Un pont, et commence alors le "Rhin Romantique"… Succession de petites villes au caractère encore estival, alternant plages et ports de plaisance. 



Halte à Rüdesheim, au terme d’une longue étape de 95 km. La ville est très animée, beaucoup d’hôtels et surtout, nombreuses dégustations de vin…

 



















Après une traversée matinale du fleuve (bac),


nous reprenons la route depuis Bingen. Là, l’itinéraire nous est connu, jusqu’à l’entrée de Coblence. Arrêt obligatoire au rocher de la Lorelei ! La circulation sur le Rhin s’intensifie, les nombreux châteaux dominent la vallée ;




et nous, nous retrouvons nos marques à l'hôtel Zur Kripp.

A Coblence, quelques photos au Deutches Eck, aux pieds de la statue de Guillaume 1er, relativement désert en cette heure matinale, et puis, très vite, nous retrouvons le cours de la Moselle, notre nouveau "fil rouge".




Beaucoup de monde par ce beau mois de septembre dans cette superbe vallée, où nous enchainons les méandres et les villages, souvent très touristiques, comme Cochem, son château et les nombreux bus de touristes. 




Après 103 km, nous arrivons à Zell, terme de la journée. Que le vin de Moselle est agréable !


Rivière, soleil et vignes, le décor est en place à notre départ, ce jeudi matin. Un premier arrêt à Traben Trarbach pour quelques courses dans notre Edeka (supermarché) habituel, un deuxième à Bernkastel-Kues afin de vérifier que les ours de la fontaine sont toujours là. 


Rassurés, nous continuons notre périple... Neumagen Dhron et son monument funéraire en forme de bateau de commerce romain. 


Enfin, nous posons nos bagages à Leiwen, un peu à l’écart des grands flux touristiques de la vallée.


L’atmosphère est différente ce vendredi matin, avec un ciel couvert et une température plutôt frisquette, quel changement… Très rapidement à Trèves, nous ne nous attardons pas, et "filons" directement au confluent de la Saar.


Un pont et "Tschü-üss Mosel" ! 
Là tout change : l’orientation, maintenant Nord-Sud, une vallée encaissée, très boisée, peu d’agglomérations, une piste pas toujours asphaltée… et il pleut (faiblement, mais il pleut !).


C’est dans ces paysages sauvages que nous arrivons à l’étape de Mettlach par une piste à forte tendance VTT !


Au matin, après la pluie, la brume… 


Avec le brouillard sur le haut des côtes , les jambes un peu lourdes des journées précédentes, la tendance est "au raccourci" : après le méandre de Mettlach, nous allons à la gare de Merzig pour arriver en train à Sarrebrücken (gagnant ainsi une trentaine de kilomètres). De là, sautant sur les vélos, nous retrouvons notre Saar et la suite du parcours. 
La borne "0 km" indique la frontière, maintenant, nous suivons la Sarre (!) pour arriver à Sarreguemines dans l’après-midi où nous sommes tout surpris d’entendre parler français…





Dimanche 18 septembre, dernier jour de notre périple. La pluie est au rendez-vous et ne nous lâchera pas de la journée. C’est dommage, car les paysages traversés auraient mérité un peu plus d’attention. 
Le Canal des Houillères double la Sarre et traverse de grandes étendues d’étangs. Les installations portuaires de Mittersheim apparaissent providentiellement à l’heure du casse-croûte, seul point sec du parcours… 

 
Enfin, le pont de Gondrexange, le camping et notre camping car, terme de cette superbe balade de 875 km entre France et Allemagne en suivant les cours d’eau qui sont, pour nous cyclos, vraies voies de communication...